Le prix de l’intégrité numérique
Cyril Leuba, président UDF Neuchâtel | janvier 2025
Le 24 novembre dernier, la population neuchâteloise a accepté à 91.5 % l’initiative « Pour un droit à l’intégrité numérique et la protection d’un droit à une vie hors ligne ».
Bien que le droit à une vie hors ligne nous semble bon afin d’éviter à quiconque de devoir être dépendant d’outils numériques pour bénéficier des services de l’État, l’inscription dans la constitution cantonale d’un nouveau droit fondamental « à l’intégrité numérique » est hautement problématique.
Les enjeux de ce droit fondamental
En acceptant de mettre sur un pied d’égalité l’intégrité physique, psychique et désormais numérique, cela revient à déclarer que chaque être humain possède une composante numérique propre, plutôt que de considérer le numérique comme un outil que nous utilisons. En effet, personne ne naît avec cette composante numérique. Cela est uniquement du aux très récents progrès technologiques et n’est en aucun cas un attribut donné de tout temps par Dieu aux êtres humains.
Si donc, la vision d’un monde créé par Dieu ne comporte pas d’intégrité numérique, pourquoi inscrire une telle chose dans la constitution ? Dans quelle vision du monde cette composante est-elle fondamentale ? La réponse se trouve dans le transhumanisme.
Qu’est-ce que le transhumanisme ?
Le but du transhumanisme est de permettre au corps humain d’être renouvelé et augmenté par les technologies du monde numérique. Ainsi l’homme et la machine seraient dans une symbiose parfaite permettant à chacun de devenir omniscient grâce à une connexion directe entre Internet et notre cerveau, de bénéficier des résultats de l’intelligence artificielle directement dans nos pensées et également d’atteindre l’immortalité en « remplaçant » les parties vieillissantes de notre corps par des implants et des prothèses connectés.
Cette vision de l’humanité est une forme de rejet ultime de Dieu. En effet, la créature n’aurait plus besoin de son Créateur. L’être humain pourrait enfin être maître de sa destinée, avoir tout le pouvoir de décision sur la vie et la mort. L’être humain serait lui-même son dieu.
Dans cette optique, l’intégrité numérique est légalement nécessaire pour entamer une telle transformation dans la société.
Et la suite ?
Il est à se demander pourquoi un projet de loi que beaucoup qualifient d’uniquement « symbolique » soit autant plébiscité par les partis politiques, si ce n’est pour des raisons que l’opposant de toujours à Dieu, ne souhaite pas encore révéler ? En effet, une telle inscription dans une constitution pose un jalon qui permettra de faciliter grandement l’implantation du transhumanisme une fois le temps venu. D’autres cantons ont emboîté le pas de Neuchâtel et sont entrain de préparer des projets similaires. Il est à craindre que, tel un effet boule de neige, cela forcera la même initiative au niveau de notre constitution nationale et qu’un jour la Suisse ne se réveille en se rendant compte, trop tard, des enjeux qui étaient à l’œuvre et des dégâts que cela aura causé dans la société.